Du bleu à perte de vue…

J’aime le « bleu »…plus que tout car je ne place rien de plus haut que la sécurité…il faut pourtant qu’ils aient tous (gendarmes, policiers nationaux, policiers municipaux) la foi chevillée au corps pour exercer leurs missions…(et nous pouvons ajouter les sapeurs-pompiers).

Je n’ai de cesse de le répéter : »vous pouvez déverser tout l’or du monde sur une ville chaque jour, toutes les politiques publiques que vous mènerez sont vaines si vous n’avez pas la sécurité »…

En termes de sécurité, il n’y a pas de priorités car tout est prioritaire (la sécurité routière, la lutte contre la délinquance de certains mineurs non accompagnés, la lutte contre le trafic de stupéfiants, la lutte contre le terrorisme, la lutte contre les cambriolages, la lutte contre le vol de véhicules, la lutte contre les violences intra familiales, etc.) et la délinquance a cette capacité inouïe à se réinventer qu’il leur faut (gendarmes, policiers nationaux, policiers municipaux) trouver eux-mêmes chaque jour de nouvelles ressources pour anticiper et réagir.

Je salue sans retenue l’engagement des forces de l’ordre. Je sais tout ce que je leur dois, tout ce que notre ville leur doit.

Elles sont, à Pont-Sainte-Maxence, ce que j’ai de plus essentiel, ce sur quoi nous avons commencé le redressement de notre ville depuis 2014. Il ne faudrait pas l’oublier.

Les questions de sécurité, par la répétition et l’accélération des faits, sont devenues plus préoccupantes que jamais, et nos concitoyens, « éclairés » ne se laissent heureusement pas bernés par les déclarations des « hommes » politiques nationaux visant à démontrer que jamais, un tel effort n’avait été entrepris…Les faits disent tout le contraire, et c’est bien le problème des « hommes » politiques que de n’être plus dans les faits…

Les gendarmes, les policiers nationaux, les policiers municipaux sont, eux, de plain-pied dans les faits…ils y sont même confrontés.

De plus en plus, ils sont devenus des cibles pour ces délinquants, véritables prédateurs de la société, qui les visent à la fois en tant que représentants de la République et en tant qu’hommes et femmes dans leur vie personnelle. La frontière a été franchie et ce sont maintenant les délinquants qui traquent les gendarmes, policiers nationaux et policiers municipaux.

Cela fera tout au plus une déclaration gouvernementale d’indignation…

Il faut dire que certains représentants de l’autorité judiciaire les aident bien parfois…Déconnectés des réalités, biberonnés à l’esprit de 1968, hérauts de la Déclaration des doits de l’homme et du citoyen, ânonnant la convention européenne des droits de l’homme à tout bout de champs, ils s’évertuent à tordre les textes dans tous les sens pour justifier l’injustifiable et excuser l’inexcusable…

Cela fera tout au plus une déclaration gouvernementale d’indignation…

Il faut dire que certains hommes politiques les aident bien parfois…A force de rechercher le plus petit dénominateur commun, à force de céder à la pression de la « bien-pensance ambiante », à force de renoncer au courage, à force d’acheter la paix sociale, les textes de loi sont sans valeur, sans effet…sinon, laisser son nom dans l’histoire politique contemporaine jusqu’à la prochaine loi…le mouvement perpétuel de la vanité et de l’impuissance…

La reconnaissance de la lâcheté politique ne fait jamais l’objet d’une déclaration gouvernementale…Il vaut mieux « recontextualiser » l’événement, l’expliquer à grand renfort de raisons économiques, sociales, culturelles voire psychiatriques, rejeter la faute sur les prédécesseurs…

Bref, cela dégoute tout le monde, moi y compris, avec raison, fait le jeu des extrêmes, et concourt irréversiblement à l’effondrement de la France.

J’en déduis donc que c’est impossible dans notre grand et beau pays d’avoir des « hommes » politiques courageux (pourtant, dans le temps de la campagne, ils n’en manquent jamais !)…j’en déduis donc qu’il est impossible en France de prendre et de faire appliquer des textes de loi (une peine de prison ferme se purge, même un jour, car tous les aménagements possibles dévitalisent celle-ci et décrédibilisent la parole de la justice)…j’en déduis donc qu’il est impossible de construire des prisons en France (autant prendre une loi qui interdise à un candidat à l’élection présidentielle de prendre cet engagement alors !).

Ce pays va mal, très mal…et ce n’est pas la litanie des déclarations gouvernementales depuis des décennies et des décennies qui y changera quelque chose. Ce sont d’ailleurs moins des litanies que des aveux…

Aux femmes et aux hommes qui portent l’uniforme de la République française, j’adresse un message de respect, d’admiration et de soutien.

La demande de logement social, un mur infranchissable.

479, c’est exactement le nombre de demandeurs de logement social pour la seule ville de Pont-Sainte-Maxence au 31 décembre 2019 (disponible sur www.logement-social.gouv.fr). Et les chiffres sont tout aussi affolants concernant le département de l’Oise (plus de 20 000) et la France (plus de 2 150 000).

Autant dire que nous n’y arriverons pas, et d’ailleurs, nous n’y arrivons déjà plus et depuis bien longtemps. La vérité est que nous ne sommes plus en mesure de satisfaire le flot de demandes qui nous submerge chaque semaine un peu plus.

Cette question est évidemment directement à corréler avec la politique du logement, mais ce sera l’objet d’un prochain billet. Je ne parle pas ici de construction mais d’attribution.

Il n’est d’ailleurs absolument pas rare que le demandeur doive attendre 2, 3, 4 voire 5 ans avant de bénéficier d’une proposition et parfois plus si la demande est très spécifique comme une petite maison en T5 avec jardin et garage. 

Depuis de longs mois pour ne pas dire depuis des années, c’est même devenu quasiment le seul motif de mes permanences hebdomadaires et c’est sans compter que mon adjointe en charge des affaires sociales, Monique MARTIN, tient elle-même des permanences sur ce sujet. 

Si vous rajoutez les messages par mail que je reçois, je dois avoir entre 6 et 10 demandes de logement social par semaine.

Le logement social est un sujet aussi passionnant que complexe parce que très technique, parce qu’il touche à la vie et à titre personnel, je ne suis absolument pas de ceux qui pensent que le logement social soit un « gros mot »…

Je regrette même que les partis politiques ne s’y intéressent pas davantage, et pour dire clairement le fond de ma pensée, aucun n’est à la hauteur face au défi, probablement victime des préjugés qui pèsent sur lui, même s’il ne faut pas faire l’économie des critiques dont certaines sont avérées.

La conviction qui est la mienne est que la demande de logements sociaux sera le facteur de la prochaine explosion sociale.

C’est une question de temps.

La problématique est pourtant aussi riche qu’essentielle.

Le logement, et ici social, va déterminer en effet très directement le cours d’une vie et le cours d’une ville.

Le cours d’une vie, et c’est le cas de l’enfant devenu adulte qui quitte le foyer familial, c’est le cas de celui qui est en début de carrière (et nombre de fonctionnaires sont dans cette situation) et ne peut pas accéder au logement privé (dont les loyers sont de l’ordre de 20 à 30 % plus élevés) ou à la propriété, c’est le cas de celui qui a eu un accident dans sa vie professionnelle ou dans sa vie personnelle et qui y trouve les voies pour se reconstruire, c’est le cas de la personne âgée qui ne peut plus entretenir son bien ou qui vit désormais seule dans son bien et qui y poursuivra, dans un logement souvent adapté, plus petit, le cours de son existence.

Le cours d’une ville car lorsqu’un quartier est dégradé, c’est en réalité, toute l’image d’une ville qui en pâtit affreusement.

A contrario, quand un quartier est rénové, c’est l’attractivité de toute la ville qui retrouve de la vigueur même s’il ne suffit pas de jouer – et de loin – sur les seuls leviers de la rénovation urbaine pour élever le niveau. A cela s’ajoutent nécessairement les politiques sociales, éducatives, économiques, etc.

Mais c’est une question complexe qui hystérise dorénavant immédiatement le comportement des demandeurs comme s’il suffisait qu’un logement soit libre pour leur être attribué.

Or, les procédures d’attributions sont régies par un grand nombre de règles et nous ne pouvons pas satisfaire le dernier qui a réclamé quand la liste est aussi loooongue.

Il faut tout d’abord que les revenus du demandeur ne dépassent pas les plafonds autorisés, cela veut dire qu’il ne doit pas gagner trop d’argent pour accéder au logement.

Mais, dans le même temps, il ne faut pas non plus qu’il ne gagne pas assez d’argent pour y avoir accès car alors sont taux d’effort (c’est-à-dire la part de ses ressources consacrée au loyer) serait trop faible et l’exclurait d’office.

C’est ce que nous appelons le type de financement du logement qui se divise en trois catégories :

Le PLAI pour les revenus les plus faibles donc avec des loyers plus faibles ;

Le PLUS pour les revenus intermédiaires avec des loyers plus élevés que les PLAI ;

Le PLS pour les revenus plus élevés avec des loyers plus élevés encore que les PLUS.

Souvent, des administrés me disent car tel ou tel endroit, il y a un appartement de libre et qu’ils le veulent, ne comprenant pas pourquoi, ils ne peuvent pas y avoir accès.

Or, s’ils ont malheureusement un revenu faible, de type du revenu de solidarité active (RSA) et que le logement est de financement PLS, c’est-à-dire avec des loyers les plus élevés, ils ne peuvent pas y avoir accès. 

Pour faire simple, ils ne gagnent pas assez d’argent pour payer leur loyer, il leur faut donc un logement de type PLAI.

Il faut ensuite que la typologie de la famille corresponde à la typologie du logement, ce qui veut dire que si un demandeur est seul, il ne peut pas réclamer un logement de type 4, ou que si la famille est de 5 membres, elle ne peut pas réclamer, même par défaut, un logement de type 3.

Et comme ce n’est pas fini, il faut ajouter ce que l’on appelle les réservataires des logements.

En effet, dans un immeuble OPAC de l’Oise (mais il en va de même pour tous les autres bailleurs) tous les logements ne sont pas réservés à l’OPAC de l’Oise…le financement du logement social est permis par plusieurs acteurs, autant d’acteurs qui acquièrent un droit de tirage sur les logements, car sans eux, l’immeuble n’aurait pas été construit. 

Pour faire simple, prenons un immeuble de dix logements…sur ces dix logements, Action logement en a financé 2…cela veut dire que sur 10 logements, Action logement déterminera à qui les attribuer (ici des salariés) et non plus l’OPAC de l’Oise…il en reste donc 8…mais il y a aussi d’autres financeurs comme l’État qui est aussi réservataire…par exemple de 2 logements et non plus l’OPAC de l’Oise…il en reste donc 6…et sur ces 6, il faut donc pour qu’un demandeur soit éligible, que son revenu le permette, que son revenu soit compatible avec le financement du logement social (PLAI, PLUS, PLS), que la composition de la famille le permette.

Tout le monde voit comme cela se fait « objectivement » aussi aisément qu’un clignement d’œil…

Si vous rajoutez à cela, les critères des demandeurs qui ne veulent pas telle rive (droite ou gauche), qui ne veulent pas tel quartier, qui ne veulent qu’un rez-de-chaussée, qui ne veulent personne au-dessus d’eux, qui ne veulent pas d’habitat collectif…(la demande la plus extravagante que j’ai eue étant que le demandeur voulait pour sa femme deux bacs à vaisselle et non pas un seul dans la cuisine !), vous vous approchez à vitesse grand V de l’impossible.

Je dois d’ailleurs tirer un grand coup de chapeau à mes services de l’OPAC de l’Oise et à l’ensemble des bailleurs qui ne ménagent pas leurs efforts pour me répondre quand je les sollicite car je sais que tous font vraiment le maximum.

Donc, je reconnais et l’expression n’est pas trop forte, quand on se « démerde » pour trouver une solution expresse pour ne pas dire immédiate à un demandeur qui met en avant l’urgence de sa situation (ce que j’accepte bien volontiers) par exemple de ne pas disposer ou bientôt plus de toit et que celui-ci refuse parfois même plusieurs fois, là, je ne comprends pas et moi, je ne me sens plus lié par l’impossible même si après, je reçois un tombereau de menaces et d’insultes…que j’ai d’ailleurs décidé de rendre publiques pour que chacun mesure bien la réalité de notre tâche.

Ces cas sont d’ailleurs de plus en plus nombreux…ce que mon directeur de l’OPAC de l’Oise appelle à juste titre « l’amazonisation » du logement social (du nom d’Amazon), à savoir, je demande ou plus justement j’exige, je n’en veux pas, je renvoie et vous rajoutez les intimidations et les injures. Sans compter que nombre d’entre eux pensent qu’un maire a tous les pouvoirs et qu’il peut donner « ordre » de tout à tous…sauf que la réalité est bien différente.

Enfin, quand un demandeur est proposé en commission d’attribution de logement, c’est celle-ci, et elle seule, qui statue souverainement, où doit d’ailleurs siéger un représentant de l’État pour veiller à la régularité de l’attribution.

La question du logement, ici plus précisément des attributions, ne se résout par un claquement de doigt et il ne s’agit pas de vouloir pour avoir.

Tout le monde fait toujours le maximum. Mais parfois, tout le monde se sent bien seul !

Bonne et heureuse année à tous !

Covid-19 oblige, il nous impossible de nous réunir pour que je puisse vous présenter mes voeux au nom de la municipalité. Il est possible de les suivre sur Youtube : https://youtu.be/n_jx_TtePXE ou de préférer la version du texte :

Mes chers concitoyens, 

C’est dans un format inhabituel, en « distanciel » comme l’expression s’est dorénavant imposée à nous à la fois dans le cercle professionnel et familial, en raison du regain de l’épidémie, que je vous présente, au nom de la municipalité, mes vœux les meilleurs pour 2021 pour vous et tous ceux qui vous sont chers.

Puisse cette année d’abord préserver votre santé, ce bien le plus précieux dont nous ne mesurons souvent toute l’importance que lorsqu’il commence à nous quitter.

J’ai ici une pensée pour celles et ceux qui ont été marqués par la maladie, parfois, malheureusement, jusqu’au décès d’un des leurs.

2020 fut une année particulière, avec une crise sanitaire, aussi inédite que brutale, qui a paralysé absolument tous les secteurs de notre grand et beau pays et affecté directement le cours de nos vies personnelles, avec de nouveaux actes terroristes qui nous rappellent combien la menace dite de l’intérieur est prête à surgir pour abattre tout ce qui fait le sel d’être français.

J’ai aussi une pensée pour celles et ceux, « de première comme de deuxième ligne » ainsi qu’ils ont été surnommés, depuis le personnel soignant jusqu’aux caissières, des enseignants jusqu’aux éboueurs, qui sont restés à leurs postes pour nous permettre de vivre aussi normalement que possible alors que nous étions pour la plupart d’entre nous confinés.

Je veux avoir également une pensée appuyée pour les agents de la ville de Pont-Sainte-Maxence comme pour ceux de la communauté des communes dont aucun n’a fait défaut lorsqu’il s’est agi d’assurer la continuité du service public.

Mes chers concitoyens, 

Tout laisse malheureusement à penser qu’au moins les premiers mois de 2021 seront marqués encore par les restrictions et les sacrifices. 

Même si le vaccin est là, et il revient évidemment à chacun, en son for intérieur, de faire le choix ou non de la vaccination, notre France est encore promise à une longue épreuve.

Ce qui se passe pour notre pays nous prouve, une fois de plus, que la vie est un combat, que le succès coûte l’effort, que le salut exige un engagement total et dans ces temps d’incertitudes et d’inquiétudes, parce qu’elle est votre environnement premier, la municipalité est tout à la fois un repère et un phare.

La municipalité que je conduis, en lien très directement désormais avec la CCPOH, aura à cœur de poursuivre la modernisation que nous avons initiée depuis 2014.

Cela veut dire très concrètement que nous continuerons à investir partout, pour tous et toujours dans la rénovation de nos rues et de nos trottoirs, à investir dans nos écoles (avec la reconfiguration complète de l’école Max Drains et Ferdinand Buisson), à investir dans les infrastructures de nos associations, à investir pour notre jeunesse (en organisant le premier forum pour l’emploi au printemps et en installant le conseil municipal des jeunes), à investir dans la transition écologique en déployant des « ilots de verdure », à investir dans la sécurité puisque loin de l’impuissance d’antan des uns ou des formules vides actuelles des autres, je mettrai toujours tout en œuvre pour que vous-mêmes, votre famille, vous vous sentiez en sécurité, jour et nuit, dans tous les quartiers.

Je veux d’ailleurs rendre un hommage appuyé à ces femmes et ces hommes, sapeurs-pompiers, gendarmes nationaux, policiers municipaux parmi lesquels j’ai passé la nuit de la dernière saint Sylvestre et je leur réaffirme tout mon respect et toute mon admiration.

Mes chers concitoyens, 

Vous le savez, j’ai toujours eu avec vous un langage de vérité.

Aussi, je ne vous ferai pas croire que tout est facile, je ne vous ferai pas croire que tout est possible non plus, et je pense ici plus particulièrement à la question du logement, notamment social, tant nous sommes confrontés à un véritable mur de la demande, aujourd’hui infranchissable.

Enfin, sachez que nous mènerons l’ensemble de nos politiques sans augmenter cette année encore la part communale de la fiscalité locale soit pour la 6ème année consécutive.

Mes chers concitoyens, 

Plus que jamais, avec mon équipe à laquelle j’adresse mon amitié et que j’ai hâte de retrouver dans des circonstances « normales » de travail, sachez que nous mettrons absolument tout en œuvre pour Pont-Sainte-Maxence.

Rien n’est plus important que vous, habitants de tous les quartiers.

Et jamais, nous ne céderons ni au fatalisme, ni au défaitisme.

Je ne connais pas ces mots. 

Rien ne reste plus essentielle pour nous que l’action à votre service, en ayant que mépris, pour ma part, pour « tout ce qui grouille, grenouille et scribouille » pour reprendre le mot du général de Gaulle. 

Pont-Sainte-Maxence mérite le meilleur, vous méritez le meilleur et cela exige que nous nous emparions tous ensemble de notre destin municipal et j’ai aussi besoin de vous.

A toutes et à tous, du fond du cœur, je souhaite une très belle année 2021.

Vive Pont-Sainte-Maxence !

Vive la République et vive la France !

Pour que vivent nos commerces de proximité…

La nouvelle du confinement est tombée de manière brutale…parce que rien depuis le début n’est vraiment pensé, préparé, concerté.

Je laisserai à d’autres (bien meilleurs que moi) l’analyse de la crise, qui, je le crois, d’un point de vue universitaire, sous l’angle de la sociologie politique par exemple, sera riche d’enseignements, mais force est de constater que le lien entre les gouvernants et les gouvernés ne sort pas renforcé de cette longue période.

Jamais vous ne me trouverez à dire que c’est facile, qu’il n’y avait qu’à, qu’il faut que…

Au niveau qui est le nôtre, en tant que maire, et alors, élu de plain pied dans la vie de nos concitoyens, cela n’est déjà pas aisé…cela l’est même de moins en moins, alors, pensez donc lorsque vous atteignez des sommets jupitériens !

La décision prise par le Gouvernement de fermer les commerces « non essentiels » est une aberration…rien que le mot « non essentiel » relève d’un forme de mépris…surtout que les impôts que paient ces commerces « non essentiels », les taxes dont s’acquittent ces commerces « non essentiels » ne doivent pas être « non essentiels » dans les caisses de l’Etat ou des collectivités territoriales…

Le Premier ministre, dans son discours « inaugural » le 15 juillet 2020 a cité pas moins de 25 fois le beau mot de « territoire » dont 7 fois dans son introduction…presque plus que moi qui dis Pont-Sainte-Maxence en début et fin de chacune de mes phrases…

Hélas, 25 fois hélas même, cela semble une incantation car les territoires semblent en réalité bien oubliés…

C’est donc aux maires, ceux-là mêmes qui ont sauvé le « trône » d’Emmanuel MACRON lors de la tempête des Gilets jaunes en se réappropriant la fameuse fonction tribunicienne afin qu’il renoue le lien qu’il avait déchiré avec le peuple de France, qu’il revient de défendre leurs territoires…

Par conséquent, à la suite d’autres, j’entends prendre un arrêté qui vise à permettre à nos commerces de proximité de réouvrir car il en va non pas d’un souffle de révolte mais d’un vent de justice.

Je ne crois pas qu’il soit plus dangereux de me rendre dans une librairie, celle de Marie-Odile MONTIER de Librairie 2000 (qui n’est donc pas essentiel) pour acheter un livre que dans le rayon consacré aux livres d’une grande surface.

Je ne crois pas qu’il soit plus dangereux de me rendre chez Carole de Brillance coiffure (qui n’est donc pas essentiel) qui n’a pas le droit d’ouvrir que chez un autre commerçant qui a le droit d’ouvrir, et il n’y a même pas de comparaison possible avec un hypermarché.

Les exemples sont pléthoriques qui démontrent l’injustice et l’absurdité de la mesure prise de manière « hors sol »…et je ne le crois pas parce que chez nos commerçants, les gestes barrières sont mieux mis en oeuvre, je ne le crois pas parce que chez nos commerçants, les flux sont moindres.

Et ce n’est même pas moi qui le dis, c’est le professeur Arnaud FONTANET, médecin épidémiologiste et chercheur français, spécialiste en épidémiologie des maladies infectieuses et tropicales à l’institut Pasteur dans le Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro qui déclare (et je le cite mot pour mot : voir à la 58ème min et 40ème sec de son interview : https://www.rtl.fr/actu/bien-etre/confinement-une-baisse-de-65-a-80-des-infections-esperee-dans-un-mois-selon-fontanet-7800915067) : « Tout est une histoire de flux, de clients qui viennent, parce que c’est là que se font les rencontres et les risques, les commerçants qui organisent la sécurité dans leur magasin, ne posent pas de risques, c’est le flux des personnes qui y vont qui posent un risque, il faut qu’on joue le collectif, si tous on joue le jeu, pas simplement les commerçants mais les clients qui viennent les voir, pour être prudents, on y arrivera »…

Moi, sans être rebelle ou démagogue, et sans avoir besoin d’être menacé du tribunal administratif, je me sens plus en sécurité dans un magasin où je dispose de mètres carrés suffisants autour de moi, je me sens plus en sécurité dans un magasin où celui qui est rentré avant moi et celui qui rentrera après moi, s’est lavé les mains à la lotion hydroalcoolique (ce que j’aurai fait moi-même), parce qu’aussi le commerçant lui aura rappelé tout le respect des mesures de précaution que dans une grande surface avec le flux décrit par le professeur Arnaud MONTANET (il passe plus de personnes dans un seul rayon que dans tous les commerces de proximité réunis) et la proximité de celui qui me colle dans la queue de la caisse en espérant presque pouvoir passer dessus moi.

C’est précisément cette adaptation que je souhaiterais écrire dans l’arrêté que je prendrais en concertation avec les commerçants, y compris si cela devait être conditionné à une mesure plus stricte que serait la prise de rendez-vous.

Je recevrai donc une délégation de commerçants de Pont-Sainte-Maxence pour faire le point avec elle sur les annonces attendues du Premier ministre et leur expliquer aussi les conséquences de mon arrêté.

Enfin, en tant que président de la communauté des communes des Pays d’Oise et d’Halatte, j’ai demandé à François MORENC, vice-président en charge de l’Economie, de travailler, en lien avec nos services intercommunaux, à une aide financière pour les commerçants de tout notre territoire, une aide qui pourrait venir utilement compléter celle instaurée par Nadège LEFEBVRE, président du conseil départemental.

Nous avons ce mois pour l’élaborer et la voter, c’est court en termes administratifs, c’est long pour celui qui souffre, pour stabiliser cette aide et la soumettre à l’assemblée qui se prononcera à la suite.

Il ne sera pas dit que nous ne mettrons pas tout en oeuvre pour sauver nos commerçants.

Il faut en effet avoir bien du courage, bien de la ténacité pour engager, souvent ses fonds propres, dans un commerce, quand on doit affronter de vastes centres commerciaux, des géants du commerce en ligne, ou encore le travail au noir, et que l’on doit en plus affronter tous les tracas liés au droit fiscal, au droit du travail, à l’administration, etc.

Nos commerçants s’y consacrent sans retenue. 

Ils travaillent sans jamais compter leurs heures, sans économiser leur énergie, comme un grand saut dans l’inconnue, prenant tous les risques, à la merci de la conjoncture économique, à la merci des crises sociales, jouant leurs propres responsabilités, gageant leurs biens, renonçant à leur vie personnelle et chaque jour, remettant vingt fois leur métier sur l’ouvrage avec l’incertitude du lendemain.

Mais pour connaître cela, pour comprendre cela, il faut être parmi eux, et non pas loin, loin, loin sous les ors de la République.

Pour une « nouvelle » Résistance

La décapitation de Samuel PATY, professeur de la République dans un collège de la République, vendredi 16 octobre a plongé la France dans les ténèbres.

Combien sont-ils, ces ennemis de l’intérieur, tapis dans l’ombre, mus par le salafisme, radicalisés par les réseaux sociaux ou aguerris par le djihad, prêts à passer à l’acte ?

Rien ne serait plus terrible que de nous désunir, rien ne serait plus terrible que de nous contenter de lamentations.

Nous désunir signerait la fin définitive de notre pacte républicain, celui qui unit tous les citoyens de notre pays, au-delà de toutes leurs différences, autant de différences qui sont autant de sources d’enrichissement.

Ces barbares ne recherchent pas que la terreur par le sang…ils recherchent la désunion, ils recherchent la méfiance, ils recherchent la haine et finalement ils recherchent la fracture de la France…

Aujourd’hui, le pire serait bien de céder définitivement à ces assassins qui sont mus par l’obscurantisme et qui voudraient que nous vacillions à la fois sur nos principes de Liberté, d’Egalité et de Fraternité et dans nos cœurs.

Ce que recherchent précisément ces barbares, c’est nous conduire à une lutte de civilisation où l’islam serait défini comme l’ennemi à abattre.

Or, l’islam est aussi victime de ces islamistes. Du plus anonyme des musulmans à des figures telles que Tareq OUBROU, imam de la grande mosquée de Bordeaux, la condamnation est unanime, sans équivoque aucun et tous appellent à la République.

Nos compatriotes musulmans, parfaitement intégrés dans la République française, se sentent autant meurtris, partagent la même horreur et condamnent avec la même fermeté cet acte inhumain que nous.

Ces barbares ne combattent pas au nom de Dieu…ils ne connaissent rien à l’islam…ils mènent même souvent une vie contraire à l’islam…ce sont des assassins qui tuent au nom d’idées héritées de temps moyenâgeux, des assassins…voilà tout ce qu’ils sont.

Alors que notre pays est une terre ouverte, accueillante et généreuse, ces barbares voudraient en faire une terre de repli, de défiance et de haine. 

Ils voudraient que nous nous abandonnions à la vengeance.

Ils voudraient que nous fermions nos cœurs et je vous le dis du plus profond de moi-même : ne nous trompons pas d’ennemis.

L’ennemi, c’est l’islamiste qui exige que la loi de Dieu soit supérieure à celle de la République, c’est l’islamiste qui veut que la femme soit soumise, c’est l’islamiste qui exige que l’on renonce au nom de la charia à l’esprit critique, à la liberté d’expression, à notre manière de vivre.

Tout ce que nous vivons appelle à une « nouvelle » Résistance dans ce que Xavier BERTRAND nomme une « guerre ».

C’est une guerre que nous menons…aussi latente qu’elle est violente, aussi insaisissable qu’elle est sanglante…et cette guerre nouvelle exige une réponse impitoyable et définitive et nous savons tous que la victoire sera longue tant la haine a sédimenté dans notre société, tant elle se nourrit de sa dynamique sur les réseaux sociaux.

Oui, oui, la France a trop longtemps reculé sur ses valeurs parce que les hommes politiques ont accepté de céder à un nouvel « esprit munichois ».

Ils ont trop longtemps cherché l’accommodement plutôt que la décision, ils ont trop longtemps fait preuve d’impuissance quand on attendait d’eux, qui se succédaient en vain au pouvoir, qu’ils s’affirment, s’imposent et finalement qu’ils nous protègent.

Il existe en France des valeurs avec lesquelles nul ne doit transiger, même un peu car sinon le glissement vers l’effondrement est immanquable…il existe en France des règles que nul ne doit enfreindre car sinon, le désordre devient la norme et celles et ceux qui trahissent le pacte social, qui méprisent la République française, qui attaquent ses principes finiront par l’emporter, et nous devons, maintenant plus que jamais tous refuser et combattre ces ennemis qui n’ont pas leur place sur le sol de France.

Nous attendons des responsables politiques qu’ils ne faillent plus face à ceux qui nous menacent, face à ceux qui nous agressent et il ne peut y avoir de tolérance pour les intolérants, il ne peut y avoir de libertés pour les ennemis de la liberté, il ne peut y avoir de fraternité pour les ennemis de la fraternité, et nous attendons tous que les hommes politiques prennent enfin leurs responsabilités car c’est bien vers le gouffre que nous penchons et ils seront comptables de cela.

La France, la France ne peut pas se réduire à une formule incantatoire prononcée en campagne électorale, devant le cercueil d’un militaire, devant celui d’un prêtre, d’un enseignant…

La France se vit collectivement et individuellement au nom de l’intérêt général, toujours au nom du seul intérêt général et jamais au nom de l’intérêt particulier ou de Dieu.

Les solutions qui peuvent nécessiter une modification de notre arsenal juridique, bien avant le drame qui a frappé Samuel PATY, professeur de la République, nous les connaissons tous. Elles fleurissent depuis 48 heures tant et si bien que l’on ne peut que s’étonner qu’elles n’aient pas été mises en oeuvre. Quelle abomination faut-il encore ?

Mais je le répète : le mal est si profondément et solidement ancré que la victoire sera longue à atteindre. Elle exigera de mobiliser toutes les politiques publiques et tous les acteurs, citoyens, associations, élus, etc.

Mais la première de toutes les solutions, celle qui a fait défaut depuis tant d’années, c’est le courage politique…avant qu’il ne soit trop tard.